Contenir
Contenir
Qu’un même terme décrive le sanglage d’un patient, la prise d’un traitement sédatif contre son gré ou non, l’isolement, un massage, une activité conte, une séance de punching-ball dans la salle de musculation, un match de foot, une promenade dans le parc de l’hôpital ou un entretien de recadrage ne peut que nous interroger.
Il s’agit dans tous les cas de contenir un patient. On peut certes distinguer les contentions qui vont de soi et celles qui ne vont pas de soi, celles qui suscitent culpabilité et ambivalence chez les soignants et celles dont on peut parler, sur lesquelles on peut communiquer. Le risque est de donner à penser qu’existerait ainsi un continuum qui irait du plus consensuel au plus conflictuel, du plus légitime au plus controversé. On passerait insensiblement selon les aléas de la prise en charge du service portes fermées à l’isolement et de l’isolement aux sangles, l’échec des mesures de contention « vénielles » amenant à une escalade coercitive. Il n’y aurait pas de différence de nature uniquement des différences de degré.
Accompagner un patient taper dans un sac de sable pour l’amener à réguler son agressivité n’est pas la même chose qu’attacher ce même patient. C’est une évidence qu’il faut sans cesse rappeler. Dans le premier cas, le patient est un sujet, dans le second il deviendrait objet de soins, totalement dépendant des soignants quelle que soit leur sollicitude et leur disponibilité. Attacher quelqu’un est un acte grave. Mesure d’exception répondant à une violence exceptionnelle cette forme extrême de limite n’a pas à s’inscrire d’emblée dans un continuum. Est-ce précisément parce qu’ils n’arrivent pas ou plus à être contenants que les soignants vont isoler ou attacher le patient ? Le terme de contention nourrit une confusion entre notre capacité à accueillir les contenus psychiques délétères du patient, à les retraiter et à les lui renvoyer dans une forme acceptable par lui et notre incapacité conjoncturelle à faire ce travail de pensée qui nous amène à le contenir mécaniquement, réalisant au fond dans la réalité ce qui l’effraie.
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Arendt H., Responsabilité et jugement
Quand toutes les normes s’effondrent, on court le risque d’être complice des pires choses. Pour continuer à distinguer le bien du mal, il faut penser par soi-même. Cet acte n’est pas réservé à une élite ; émettre un jugement, prendre ses responsabilités, chacun peut le faire. Encore faut-il en avoir la volonté … -
Morel G., Tueuses
Le meurtre a-t-il un genre ? Existe-t-il des aspects spécifiquement féminins dans l’homicide ? L’ouvrage tente de répondre à ces questions en mobilisant la parole de femmes qui nomment après coup l’enjeu de leurs crimes et en les mettant en résonnance avec un film dont l’héroïne est une tueuse. -
La gestion des problèmes d'isolement et de contention en psychiatrie
En 1996, lors de journées organisées par ISIS (Institut de Soins Infirmiers Supérieurs) sur le thème de la violence dans les soins, A-M Leyreloup, D. Gourvès et D. Friard ont animé une table ronde sur le rôle du cadre dans la gestion de la violence. Ils l'ont décortiqué et ouvert des pistes de moindre recours. -
Malinowski C., Accompagner les crises en psychiatrie
Un ouvrage dédié aux différents types de crise que l'on peut rencontrer en psychiatrie, en intrahospitalier. Un outil pour les penser, les prévenir, les accompagner. Un outil pour subvertir notre lien fétichiste parfois aux protocoles, avec Germaine, l'ancienne, pour les dynamiter. -
Martin M, Piquet J-L, Violence et soins
Au Centre Hospitalier de Laragne (05), on s'est longtemps passé de chambres d'isolement. Une histoire de valeurs mais également de transmission de savoir y faire. -
Réflexions sur la M.C.I., Cadillac sur Garonne
Entre 2009 et 2010, en réaction contre la dérive sécuritaire de la psychiatrie et la confusion entre psychiatrie et santé mentale, un groupe de soignants de Cadillac/Garonne a réalisé une recherche sur la chambre d'isolement et son utilisation. Ils mettent en évidence les effets pervers de ce discours sur les soignants -
Racamier Paul-Claude, L'esprit des soins
Le soin est un entourage, il est un entourement. Il lui faut un espace, il lui faut un cadre. Le soin est un processus, il n’y a pas de processus qui puisse se dérouler dans le vide ou dans l’abstrait. Il lui faut un cadre. -
Repas thérapeutiques
Le repas thérapeutique, héritier d’une longue histoire, participe de l’ambiance de l’unité et permet de diminuer le recours à l’isolement et à la contention. -
Du mythe de l'agitation au traitement collectif du quartier d'Agités : des savoirs oubliés
Pour supprimer les contentions et raréfier l'isolement, quoi de mieux que de suivre le pas à pas de la thèse de Philippe Paumelle ? -
Bibliographie Spécifique Isolement et Contention
De plus en plus de travaux sur la contention et l'isolement sont entrepris, des pans entiers de la bibliographie sont oubliés. De quoi aider les chercheurs