Trente ans après, qu'est devenu le soin en psychiatrie ?

  • Par serpsy1
  • Le 26/09/2021 à 13:05
  • 2 commentaires

Trente après, qu'est devenu le soin en psychiatrie ?

Le 23 mars 2022, les infirmiers de secteur psychiatrique (ISP) commémoreront le trentième anniversaire de la suppression de leurs études et de leur diplôme. Cette extinction d'une profession pourrait n'être qu'une péripétie historique si elle ne s'était accompagnée de l'effacement (voire de l'invisibilisation) d'un champ entier de savoir qui manque cruellement aujourd'hui. La multiplication des isolements et contention (et l'impossibilité même de penser soigner sans), la raréfaction des activités de médiation sont là pour nous le rappeler. 

L'association Serpsy (Soins, Etudes et Recherche en Psychiatrie) invite ceux que ça intéresse à commémorer cet évènement autour de la question : "30 ans après, qu'est devenu le soin en psychiatrie ?" 

Différents évènements seront organisés en mars, notamment à l'Astronef, à Edouard-Toulouse à Marseille (13).  

Des conférences, oui ! Des lectures d'ouvrage écrits par des ISP , oui ! Des débats, oui ! Des pièces de théâtre, oui ! Des manifestations, oui ! Des sittings. Des meetings. Des initiatives en tous genres pour montrer que nous sommes toujours vivants !

Saurons-nous dire non à la psychiatrie couchée, à la psychiatrie des bien assis et à leurs Assises bien proprettes, où tout est soigneusement planifié de telle sorte que rien ne déborde ?  

Que vive la psychiatrie des poings levés, avec des soignants et des usagers debout (et non plus sanglés à leur lit) ! 

Ecrivez-nous, racontez-vous, racontez-nous ! 

 

D. Friard, pour l'association Serpsy ! 

 

 

 

 

 
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Commentaires

  • Coli
    • 1. Coli Le 27/09/2021
    Ide depuis 2012 et en secteur psychiatrique adultes, nous voyons nos collègues isp disparaître au fur et à mesure et quelle domage car elles (ils) nous sont tellement précieux surtout dans les situations très difficiles. J'ai eu comme la plupart de mes collègues ide une formation de 15jours pour approfondir nos connaissances en psychiatrie en début de carrière dans ce milieu mais malheureusement c'est bien loin d'être une formation équivalente à l'ancien diplôme d'isp. Sans compter que les effectifs soignants en hospitalisation psychiatrique a diminué considérablement depuis qq années ce qui nous met de plus en plus en difficulté, priorisant ainsi les patients les plus dangereux pour ne pas faire de vague ou de drame mais du coup en étant moins présent pour les autres qui méritent pourtant également toute notre attention. La pandémie du covid n'a rien arranger bien au contraire car en ce qui concerne mon hôpital, il faut aussi assurer le "service covid" ouvert depuis presque le début du covid mais bien sûr sans embaucher plus de personnel...
    Je rêvais de prendre en charge et d'accompagner les patients pour les réhabiliter et resocialiser dans leur vie quotidienne mais au lieu de ça mon travail aujourd'hui consiste à donner des cachets, accompagner les psychiatres lors de leur entretien et faire du gardiennage. Je ne peux plus et ne veux travailler dans ce sens, j'ai l'impression de ne plus être bénéfique pour les patients comme l'ensemble de leur prise en charge par ailleurs car manque+++ de psychologue, de psychiatre (le peu qu'il y a ne sont plus de bons psychiatre sans exagérer, ils sont quasi tous partis) , d'éducateur spécialisé, aides soignants et infirmiers. Et depuis le covid il n'y a plus d'activités thérapeutique qui sont pourtant essentielles dans le traitement psychiatrique. J'ai l'impression de faire un retour vers l'asile psychiatrique à mon grand désespoir pour leur prise en charge et les ambitions q j'avais de mon métier...
    • serpsy1
      • serpsy1Le 10/10/2021
      Merci pour votre commentaire. La situation que vous décrivez est hélas partagée dans de nombreux établissements. Si vous voulez écrire un texte pour raconter ça, nous serons heureux de le publier (y compris sous un pseudonyme). Nous serions également ravis d'intervenir dans votre établissement autour de ces 30 ans. Cordialement, Dominique Friard

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