Psychiatrie covidienne

Psychiatrie covidienne

Bilan critique

Le coronavirus nous est tombé dessus comme le symptôme de dysfonctionnements qui hantaient la psychiatrie depuis des lunes. L'ouverture vers l'ambulatoire a fondu comme neige au soleil. La plupart des C.A.T.T.P et des hôpitaux de jour ont fermé, les C.M.P. ont vu se réduire leur activité. Les soignants qui y travaillaient ont été répartis ailleurs, et ont été mis à disposition. Les patients ont été "abandonnés". Ici ou là, des équipes se sont adaptées et ont inventé d'autres façons de suivre les patients : visioconférences, appels téléphoniques réguliers, etc. D'autres dispositifs ont été expérimentés venant de la société elle-même. A l'hôpital, des unités ont fermé devenant des unités Covid même là où il n'y avait aucun cas de Covid. Les ARS ont décrété, loin de toute connaissance du terrain. Les directions, les cadres (de tous niveaux hiérarchiques) ont décidé, interprété les rares injonctions, complexifié l'adaptation à la pandémie et in fine pourri la vie des patients et des soignants. Les décisions étaient descendantes et non susceptibles d'être remises en cause. On a vu ainsi des patients hopitalisés en soins libres être isolés voire attachés parce qu'ils ne respectaient pas les gestes barrière, au mépris de toute légalité. D'autres cadres, probablement moins nombreux, ont résisté aux injonctions, et ont cheminé avec leurs collègues, ceux-là ont souvent fait le constat que soignants et soignés s'adaptaient, inventaient, créaient pour peu qu'on leur fiche la paix, sans leur prendre le chou entre ordres et contre-ordres.

Cette page vous est ouverte ... A vous de témoigner ... A vous d'y loger votre colère, votre incompréhension, vos doutes, votre tristesse, votre honte, votre culpabilité mais aussi vos fiertés, les joies partagées avec les patients.