L'histoire de Yoshi. Frédéric Masseix

Petite histoire d'écriture, autour de la relation de soin : l'histoire de Yoshi

Frédéric Masseix
 

Je me rends compte, avec le temps, que j'ai de moins en moins de choses à dire. Peut-être, de temps en temps, quelque chose à écrire. Dire c'est affirmer quelque chose, une chose dont on est sûr ; moi je suis de plus en plus souvent dans le doute ou plutôt, à la certitude "mégalo" je préfère subtiliser un doute épistémologique que je trouve plus à propos dans le cadre des différentes relations de soins, des différentes fonctions que j'occupe, dans l'institution ou en dehors. Donc je vais considérer ici n'avoir rien à dire qui soit initié seulement par ma personne, articulé sur ma seule prétention. Je préfère raconter des histoires. Sans doute allez-vous vous demander pourquoi cette histoire, celle qui vient ; mais le lien qui peut être justement fait avec les situations quotidiennes des soignants où se mêlent clinique, thérapeutique, transmission et écriture m'a paru intéressant à rechercher dans ce qui suit la métaphore.

Arts martiaux
 


"Il était une fois", parce qu'il est toujours "une fois" au début des histoires (1). Je disais donc : "Il était une fois"… Le jeune Yoshi (2) veut apprendre beaucoup. Il fait partie de cette jeune génération de pratiquants qui se croient doués de toutes les capacités requises pour être de bons combattants, à l'efficacité redoutable, à l'intuition forte. Il cherche donc un Maître (3) d'armes qui puisse lui enseigner les rudiments du combat (4) mais aussi et surtout les secrets de l'art. Vous savez, ces choses qu'on ne dit qu'au fond d'une salle, à celui qui le mérite, qui a tout fait pour cela, qui a enfin acquis l'estime et la confiance de son Maître. Yoshi est donc un jeune prétentieux, comme beaucoup le sont et comme beaucoup le restent. Il s'adresse, malgré la tradition qui le veut autrement, directement, à un Maître réputé pour la qualité de sa pratique et de son enseignement, sans avoir de lettre de recommandation. C'est que nous sommes au cœur du Japon féodal, il y a quelque 200 ans. Il s'adresse ainsi au Maître : "Enseignez-moi votre art, vous allez voir que je suis doué. Je vous surprendrais !". Quoi dire à ce jeune coq qu'il ne sache déjà ? Si ce jeune homme veut apprendre, pourquoi donc se présente-t-il avec tous ces artifices de prétention ?

"Bien, dit le vieil homme, suis-moi". Et il le fit entrer dans l'enceinte du Dojo (5) pour, dit-il, lui donner sa première leçon. "Il s'agit d'abord d'apprendre à marcher. Tu vas donc commencer à marcher sur le bord du Tatami (6), en faisant le tour de la salle, sur l'unique ligne, étroite, dessinée par les Tatami, sans toucher jamais de ton pied, ni l'intérieur, la toile, ni l'extérieur, le plancher." Ainsi, se demandant quand même pourquoi il devait faire cela, comme vous, qui vous demandez pourquoi je raconte ça, Yoshi se plia docilement d'abord à l'exercice, cherchant surtout à plaire au Maître, ceci en vue d'apprendre de lui tous les secrets de l'art. Mais l'exercice dura. Au bout d'un mois de cet entraînement, avec l'obligation de nettoyer le Dojo, de servir le Maître et les plus anciens disciples, Yoshi se lassa et demanda au Maître quel autre exercice faire, surtout qu'il voyait de plus anciens qui apprenaient à manier le sabre, tout d'abord se servant du boken (7). Le Maître lui dit qu'il avait bien travaillé mais que ça n'était pas suffisant, le mois suivant il devait continuer à marcher sur le bord du Tatami mais dans l'autre sens. Les mois passèrent. Yoshi marchait avec beaucoup d'habileté, même les yeux fermés, dans le noir aussi, il pouvait sentir intuitivement les rebords, ce qui l'empêchait de poser le pied ailleurs que sur la mince ligne tracée.

Un jour, au bout de presqu'une année de cet entraînement ascétique, excédé, il alla voir le Maître et dit : "Bon, ça va, j'en ai assez de tourner alors que ça ne sert à rien !" Il était furieux, montrant un irrespect considérable à l'égard du vieil expert. Le vieil homme lui dit que cela avait été la première partie de l'entraînement, il fallait maintenant poursuivre en portant un plateau sur lequel devaient être disposées plusieurs tasses remplies de thé fumant. "Non, hurla le jeune disciple, fini de faire des choses qui ne servent à rien !". Le vieux Maître considéra alors l'homme en devenir, celui qui se voulait futur guerrier, futur tout sachant, futur tout puissant, imbu considérablement de sa personne. Il se posait la question de savoir s'il pouvait exister au fond de lui quelque sincérité, une authenticité de pratiquant dans le sens de l'esprit chevaleresque. Cela valait-il la peine ? Car à cette époque, et encore aujourd'hui dans les arts traditionnels, qu'ils soient martiaux ou picturaux, qu'ils s'expriment par la parole ou par le geste, on se doit au Hondo (8) de sélectionner par l'épreuve de la sincérité ceux qui se présentent aux portes des écoles. Selon cette tradition culturelle on teste aussi, aujourd'hui, la volonté des candidats psychothérapeutes (9). Le vieil expert emmena donc Yoshi au bord d'un précipice peu profond, mais impressionnant. Un torrent coulait dans le sillon, en bas des roches, quelques mètres plus bas. A cet endroit une longue branche était disposée. D'une douzaine de centimètres de largeur environ, elle enjambait cette hauteur, surplombant aisément la rivière dangereuse qui se trouvait en dessous. Le Maître dit alors à Yoshi : "Vas-y, traverses !". Le jeune apprenti était pétrifié de peur. Il ne pouvait pas faire le moindre pas. Survint alors un vieil aveugle qui découvrait son chemin, s'aidant d'un bâton de chêne rouge. Il s'engagea sans hésiter sur la très mince passerelle, touchant à droite et à gauche la branche aplanie qui servait de pont. Passé de l'autre côté il poursuivit son chemin, sans montrer par une quelconque reprise de respiration s'il avait eu à vaincre une peur et à gérer cette émotion.

Le Maître dit alors à son jeune élève : "Alors toi, tu dis savoir marcher sur une simple ligne et sur celle là tu ne peux aller". Yoshi ne pouvait et ne savait que répondre. Il se sentait immensément ridicule, la scène tournait au drame et son ego, là, était mis à mal. "Vois-tu jeune homme, tu es venu me voir avec toutes tes prétentions et tous tes dons mais là tu restes coi. Tu n'es plus rien parce que peut-être qu'avant tu n'étais pas grand chose non plus. Que l'artifice guerrier de ton imagination et de ta prétention sans borne. Tu veux apprendre à combattre et à vaincre, à lutter contre l'adversité. Ici l'adversaire ce n'est ni la planche ni la rivière avec ses rochers acérés. Le seul ennemi que tu auras rencontré aujourd'hui c'est toi. Un aveugle s'est joué du danger que représente le vide en marchant sur la branche et toi, agile et voyant, tu ne peux le faire (10)." La leçon du Maître s'imprima alors dans l'esprit du jeune homme. Il saisissait son manque de sincérité dans l'acte, le doute à l'égard du Maître dont il avait voulu tant recevoir, ses prétentions sans limite avouée… Soudain il comprenait, presque intuitivement, il perlaborait. Là était la leçon, infligée telle une gifle violente. Le Maître l'observait. "As-tu compris jeune Yoshi ? S'il en est ainsi, alors traverses donc !" Le jeune apprenti n'hésita plus, il ne voyait plus devant lui le danger créé par sa seule imagination. Il concevait dans la réalité la situation à appréhender, avec le vide et le danger qu'il représente mais débarrassé de l'anticipation fantasmatique de chuter et de se rompre les os. Ne se laissant plus aller à penser à ces futilités, que son esprit lui dictait auparavant, il avança. D'un pas léger, alerte, il traversa sans hésiter le mince pont au-dessus de ce qui, juste avant, était apparu comme le gouffre de sa personnalité. Une fois de l'autre côté il se retourna pour regarder son Maître. Le vieil homme lui dit alors : "Tu as compris. Ce n'est pas à t'écouter toi qui feras de ta personne un être important aux yeux des autres. Si tu veux servir un Maître il te faut d'abord interroger ton ambition à le faire mais surtout ta sincérité. Vas, tu seras le plus fort !"

Pourquoi une histoire tirée du Moyen Age japonais ? Si nous la relisions maintenant, comme Yoshi, qui regarde après la scène qui l'éprouve tant, les choses différemment, nous verrions les messages transmis et qui s'apparentent souvent aux situations de soins : prétention du soignant, sincérité présente ou absente, désir inconscient d'amour ou de haine, nécessité de s'éprouver soi pour avancer, présence d'un Autre (avec un grand A) pour nous guider, nécessité donc de l'instance au-dessus de notre moi, sur-nous, surmoi non écouté. C'est pour cela, donc, que je n'ai pas grand chose à dire. Il a quelques temps j'étais un peu comme Yoshi, jeune coq à vouloir tout révolutionner. J'agissais dans les services avec tant de zèle que je n'écoutais pas toujours mes anciens. Coq dans la basse-cour qui cherche à briller. Tais-toi dirais-je aujourd'hui à celui que je fus. Tais-toi me dis-je aujourd'hui. Comment ai-je donc réalisé cela ? Non pas tant en l'absence de la réflexion intellectuelle mais surtout en passant par ce, qui pour moi, est aujourd'hui une condition sine qua non de l'avancement de la clinique, dans l'ordre de la compétence, pour un soignant, et ce quelle que soit sa fonction dans l'institution.

Ecrire dans un premier temps, pas tant pour dire, mais pour penser. Jouant sur l'homophonie du verbe je dirai que le travail d'écriture me permet de penser, avec un e, pour apprendre à mieux panser, avec un a. Cela interroge, chez moi, la transmission selon trois ordres distincts, mais aussi en interaction proche entre eux :

-    transmission, en premier lieu de ce que le sujet souffrant m'apporte, me donne de lui, me dépose, me laisse ; cette souffrance qu'il ressent, qu'il contient ou extériorise selon les situations, cette chose dont souvent on ne sait que faire,
-    transmission, en second lieu de ce que les anciens ont à me dire, à me faire savoir de leur savoir-faire, de leur savoir-être ; écoute attentive et observation nécessaire pour comprendre mieux, humilité à avoir dans la réception de ces traces du passé qui a constitué leur expérience et dont je peux, si je suis assez humble, profiter,

-    transmission enfin à ceux qui me suivent, stagiaires, étudiants en soins infirmiers, en psychologie ou autre ; souffrants parfois eux aussi qui me demandent de les aider à comprendre en les accompagnant au travers du double processus du soin (à eux) et de l'éducation à la démarche de soins, au savoir-faire.

Jean-Alexis Moncorgé disait dans ce vieux texte parlé plus que chanté, qu'en fait, on finit par savoir qu'on ne sait jamais. "Je sais, je sais, je sais." La certitude, en certains cas, est dangereuse. Etre absolument certain d'un diagnostic aide-t-il toujours et vraiment le patient à aller mieux ? Qu'est-ce d'ailleurs que la certitude en matière de clinique, en soin et en psychothérapie ? Est-elle thérapeutique en elle-même ? Je m'interroge aujourd'hui, dans les conditions multiples de ma pratique du soin, si elle tend aussi à la thérapie, à savoir ce qu'il en est du désir sous-jacent de cet autre qui s'adresse à moi pour savoir, comprendre, moins souffrir, aller mieux. Que veut ce stagiaire, de moi qui suis son image transitoire identificatoire qui lui permettra d'avancer un peu ? De mon savoir-être ou de mon savoir-faire ? Souvent il demande les recettes toutes faites, enrobées et emballées dans un papier cadeau qu'il n'y a plus qu'à déchirer pour avoir, tout cru tout frais, les réponses à toutes les situations possibles. Yoshi ne voulait-il pas savoir, avant même d'avoir débuté son apprentissage, tout des secrets de l'art, et ce sans se forcer à apprendre un peu par lui-même, au travers de l'épreuve ? Expérience, empirie. Travail de soi et travail sur soi bien nécessaire ; on peut même affirmer qu'il est vital pour transmettre ou simplement faire sentir, percevoir, le savoir-faire. Il est des processus d'acquisition de la connaissance qui ne passent pas par le seul trajet de l'intellectualisation. Tous les manuels du monde ne remplaceront jamais l'épreuve de l'expérience. Confrontation, se confronter…oui, il faut "se coltiner" les stagiaires, les apprentis, les malades. Eviter à tout prix d'en revenir à la fabrication par moulage identitaire, ce qui ne fait que créer des individus sans substance propre, sans personnalité.

Et le sujet souffrant qui vient me dire, ou qui ne fait que se taire, qui hurle et qui me maudit, qui m'aime et qui me hait, qui veut guérir tout en continuant à entretenir ses symptômes. Que faire de lui, de cet être en demande ? Parfois, il ne demande rien d'ailleurs. HO, HDT, demanderas-tu à aller mieux si tu ignores le complexe qui agit en toi ? C'est parce que l'écriture me fait réfléchir qu'elle construit ma pratique, ma propre théorie, intime, qui me guide et qui structure mon savoir-être et faire, qui finalement structure ma pratique et me structure moi en tant que soignant. Au-delà des mots dits qui conservent leur poids j'entends aussi ce qui se maudit, ce qui ne se dit pas, l'innommable de la chose qui ne pense ni ne sent. Je reçois d'un ou d'une un mal être, alors qu'en faire ? Le refiler à un autre, par déplacement ? Accueillir la souffrance d'une vie, d'un être ou d'une famille ce n'est pas comme recevoir un colis La Redoute. Je n'ai pas qu'à ouvrir pour consommer l'objet commandé. Là, l'objet, je ne l'ai pas commandé. Il était là, avant, même avant moi puisqu'il s'inscrit parfois, non, souvent, dans la perspective d'une transmission générationnelle qui interroge la filiation, le souvenir, la mémoire, enfin…la transmission. Ecriture... Structure… Lecture de ce qui ne se lit pas. Souffrance peut s'entendre. Souffrance peut sans doute se dire. Souffrance s'écrit-il ? Souffrance se lit-il ? En tant que mot, souffrance exprime tous les maux. Ecrire le soin, transmettre autour et à partir du soin, n'est pas chose évidente. Oui, quelle écriture du soin : sur des dossiers de soins infirmiers, sur un cahier de rapport journalier, sur des feuilles volantes, dans une revue à caractère professionnel, sur un tract syndical, sur une banderole ? Inscrit à la plume, à l'encre, à la craie ? Tiens, pour faire "in", je pourrai taguer "soignes ta mère" sur le mur de l'hosto. En sorte cela peut être un défi, celui de passer de l'autre côté, en marchant sur cette passerelle étroite qui conduit, si on ne la rate pas, au savoir-être et faire. Ce texte, combien seront ceux qui le liront pour le faire leur et pour s'aider à aider tant d'autres à écrire cette histoire de leur vie qui fait aussi leur souffrance à vivre ?

Transmettre, c'est donner quelque chose de soi à un autre. On pourra écrire tous les manuels infirmiers du monde, élaborer tous les protocoles d'encadrement ou d'enseignement clinique, toutes les stratégies thérapeutiques basées sur les données les plus scientifiques, il manquera quelque chose de l'essentiel, d'une substance qu'on ne peut transmettre tant elle nous appartient : notre sensibilité propre.

Je finirai donc avec un autre exemple emprunté au Japon et à sa tradition. Les Japonais, dans le cadre des processus de transmission d'un savoir, ont cette expression : "I shin den shin". Cela signifie de mon esprit (shin) à ton esprit. De mon âme à ton âme, de cœur à cœur. Dans cette simple phrase se trouve résumée la complexité d'une relation qui ne peut se laisser décrire par le seul fait intellectuel. Il en va aussi de la sensation d'apprentissage, et aussi de la relation de soin, et plus loin encore de la relation psychothérapeutique. Au-delà de ce qui s'écrit ou se dit, il y a ce qui se vit.


L'écriture aussi est forme de vie.



F. Masseix


"Sans penser, sans agir, sans mouvement, tout en silence. Ainsi seulement peut-on témoigner de l'Etre et de la loi des choses par l'intérieur, tout inconsciemment, et devenir Un avec Ciel et Terre."


(Chine. Livre de mutations)


Notes/références :

1 - L'histoire à suivre fait partie de ces paraboles qui servent à l'enseignement des disciples dans les voies martiales (Budo). Elle a été ici adaptée, pour la circonstance, en faisant davantage parler les personnages.
2 - Ce prénom est fictif, je l'ai composé en contractant le prénom japonais Yoshitaka.
3 - L'usage, au Japon, veut qu'un adepte d'un art donné (cela peut être le Cha-Do, la voie du thé) passe par une période de formation sous la direction d'un "Maître", personnage surtout mythifié en occident, que l'on appelle "Sensei" : l'homme (Sei), qui marche devant, qui précède (Sen) . N.B : en japonais il n'y a pas de diphtongue, chaque lettre se prononce indépendamment de celle qui précède ou qui suit.
4 - Je conseillerai au lecteur, afin de saisir mieux le parallèle qui peut être fait entre les situations extrêmes de survie, là où l'on a à s'engager totalement (prise en charge d'un psychotique dans le cadre d'une relation psychothérapeutique dense, accompagnement d'une personne à tendance suicidaire, confrontation avec un danger mortel - situation de combat) de se reporter à la littérature clinique sur le sujet. Voir notamment les travaux de Françoise Davoine (Mère folle) et de Claude Barrois (Psychanalyse du guerrier). Pour aller plus loin se reporter aussi à : Harry Stack Sullivan, Adolf Meyer, Frieda Fromm-Reichmann et Théodore Lidz.
5 - Littéralement : lieu (Jo) où l'on étudie la voie (Do) ; en sorte le Dojo est un lieu d'accomplissement d'un art déterminé mais qui sert à perfectionner, au fond, la personnalité.
6 - Revêtement de sol, épais, servant à recouvrir un plancher plus que, dans une second temps en ce qui concerne l'usage fait dans la pratique d'un art martial, à amortir la chute du corps. Les maisons de la bourgeoisie japonaise avaient toutes leurs pièces en Tatami.
7 - Sabre en bois de chêne, sur le modèle du Katana (grand sabre), qui sert à l'initiation au combat armé.
8 - Continent japonais dans son entièreté. On peut distinguer le Kyushu au sud, le Honshu au centre et le Hokkaïdo au nord. A la "grande île" japonaise on rajoute l'archipel des Ryu-Kyu situé dans la mer de Chine orientale.
9 - Cet accent culturel est à lire selon une perspective anthropologique.

10 - Le lecteur pourra relire cette histoire en regardant mieux l'intervention des différents personnages. Ainsi l'aveugle, "celui qui ne voit pas" pense-t-on, se révèlera être ce tiers extérieur à la scène qui vient l'éclairer de sa contribution involontaire. Souvent, dans une situation clinique, un tiers non soignant vient éclairer l'obscurité d'une remarque a priori anodine.


Texte paru dans un numéro de l'année 2000 de Santé Mentale

Ajouter un commentaire