En odeur de soin

En odeur de soin

Transmettre un savoir faire, un savoir être. Comment partager de l’impalpable, du ressenti  Autour d’une visite à domicile, l’auteur nous invite à découvrir un homme étonnant et sa façon d’entrer en relation. L’infirmière s’efface et l’étudiante en prend plein les "mirettes ". L’avant et l’après sont là pour préparer l’étudiante, pour lui permettre de réfléchir, analyser, s’approprier ce qui se vit au cours de cette VAD. Dis moi comment tu soignes, je te dirai quel sorte d’enseignant tu es.

Infirmière de secteur psychiatrique depuis plus de vingt ans, j’aimerais comparer notre métier à celui d’artisan. Nous serions par exemple luthiers, et notre tâche serait de nous pencher sur des êtres dont les paroles nous échappent, dont la musique intérieure s’est parfois tue, pour saisir l'endroit où les cordes ont cassé et comprendre pourquoi ces âmes ne résonnent plus. J’aimerais pouvoir comparer nos unités de soin à ces ateliers de compagnons, images désuètes et jaunies de mes livres d’enfant, dont je conserve le souvenir de nobles visages et celui d’un réel savoir mis à la disposition de mains expertes. Car au fond, n’appartenons-nous pas, nous aussi, à la confrérie des bâtisseurs ? Bâtisseurs de cathédrales de sable, de châteaux en Espagne, de chimères à tous vents. Notre œuvre n’est elle pas en perpétuel mouvement ? Et pourtant, pour nous, point de compas, point d’équerre et point de lettres de noblesses. Point de passé glorieux, point de rituel, point de transmission. Au contraire, restait pendu à nos basques le fantôme du gardien d’asile, de la brute, de l’ivrogne, de l’inculte, qu’on a liquidé en 1992.
Notre diplôme n’existe plus, pourtant notre savoir subsiste. Et au risque de passer pour une illuminée, une farfelue, une fêlée, je revendique d’appartenir à une véritable corporation, à une aristocratie ouvrière, à une Chevalerie de métier. Et si j’écris à tour de bras, c’est pour persuader mes paires que nous avons acquis un savoir faire au fil des années, pour témoigner aux patients que c’est auprès d’eux que nous l’avons construit et transmettre ce corpus aux étudiants qui se destinent à marcher sur nos pas.

Accueillir l'étudiant

Les étudiants arrivent en stage bardés de nouvelles techniques qui nous dépassent et les dépassent eux-mêmes. Nous, les anciens, nous avons des techniques traditionnelles, transmises oralement par nos pères, parfois des hommes simples et rudes, querelleurs et belliqueux, sachant, certes, souvent mieux taper le carton, tricoter et lever le verre que manier le verbe et la plume. Pour autant, bon nombre d’entre eux, même les pires, ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Alors, je n’ai pas plus honte de mes ancêtres, que je n’ai honte de demander à un étudiant de m’expliquer les techniques qu’on lui enseigne en classe. Mon travail à moi, c’est de chercher avec cet étudiant la meilleure manière d’utiliser ces techniques, d’en découvrir les intérêts et de lui en montrer les limites. C’est de lui faire découvrir mes "bottes secrètes", mon savoir faire à moi. Il en retiendra ce qu’il voudra, il en fera ce qu’il voudra. Mais surtout, c’est d’éveiller en lui sa curiosité, d’émoustiller son imagination, de l’aider à repérer ses failles et ses limites, à cultiver son originalité. C’est de partager ma passion. Dis-moi comment tu enseignes, je te dirai comment tu soignes.


Cesser de s'agiter
Nelly est arrivée au CMP, avec ses yeux marrons et ronds et son sourire tranquille. Nous lui avons présenté les lieux et les personnes, les différents types de soins proposés, les objectifs des soins ambulatoires, et les moyens à notre disposition. Pour ma part, je ne fais jamais de visite à domicile, ni d’entretien avec les étudiants les premiers jours. J’aime les laisser flairer l’endroit, tourner, virer, observer. Je les laisse se poser, se questionner et parfois râler de ne rien faire. C’est important d’accepter de ne rien faire Je suis persuadée que ce n’est pas au nombre de visites ou d’entretiens qu’un étudiant peut se faire une idée du travail infirmier. C’est à la manière dont tout cela est pensé, préparé, analysé, partagé avec les collègues, puis retranscrit. Les étudiants ont toujours tendance à s’agiter, à vouloir faire, comme nous l’avons fait en notre temps. Il est vrai qu’on pourrait leur reprocher de rester trop en retrait, de ne pas participer .. Pourtant, ce n’est que lorsqu’on cesse de s’agiter que l’on peut commencer à travailler.


Une tâche à accomplir
A l’arrivée en stage de Nelly, trois d’entre nous étaient très affairés à élaborer la démarche de soin d’un patient avec lequel nous nous " apprivoisions" Nous le nommerons Monsieur Chapis. Nelly était donc la bienvenue. Dans ce CMP, nous sommes tous de vieux dinosaures, à qui la "DSM", le diagnostic infirmier et toutes ces appellations barbares, ne disent rien qui vaille. Nous proposons donc à Nelly qu’elle nous aide à formaliser notre démarche et lui proposons la tâche suivante : présenter dans trois semaines Monsieur Chapis, son histoire et les objectifs de soins, à tous les intervenants avec lesquels nous travaillons au domicile, pour penser et coordonner nos actions respectives. Pour faire sa "cueillette" de données, elle fouille dans le dossier de Monsieur Chapis et nous, nous l’emmenons chez lui chaque semaine.

 

L'histoire de la première visite 
 

Avant de partir, tous les collègues évoquent la crasse et le délabrement de l’appartement où nous allons. Nelly nous regarde, sent l’exceptionnel et s’interroge. Nous partons Sur le chemin, je lui explique combien le lien avec l’homme que nous allons voir est à la fois fragile et bien tissé. L’équilibre est précaire. A nous d’être patients, respectueux et à l’écoute.


Le code des "gentils"
Nous arrivons. Elle scrute le quartier puis l’immeuble Un peu inquiète, elle monte avec moi l’escalier plongé dans l’obscurité depuis que des gamins ont brisé toutes les ampoules. Nous nous brûlons les doigts à la flamme de nos briquets. Je frappe d’abord deux fois, attends un moment puis frappe à nouveau deux fois. C’est le code gentils  . Monsieur Chapis nous accueille. Il nous reçoit d’abord dans l’entrée. Les effluves nous arrivent immédiatement aux narines. Je lui avais demandé auparavant l’autorisation de venir avec une stagiaire. "Les stagiaires sont là pour apprendre. Venez donc avec elle", m’avait-il répondu d’un ton enjoué. Je l’avais prévenu que je comptais sur lui pour lui enseigner plein de choses. Il est tout à fait d’accord. Est-ce pour cette raison qu’il nous reçoit d’abord dans ce sas ? Pour qu’elle s’habitue à mesure, pour que lui s’habitue, je ne sais. Nous restons donc un moment à parler là. Il me souhaite d’abord une bonne année. "Nous nous l’étions déjà souhaitée ! Mais vous avez raison, deux fois valent mieux qu’une !"J'ai demandé au Seigneur que les méchants deviennent meilleurs" ajoute-t-il. Je me souvenais de ça aussi. Nous écoutons ce qu’il nous raconte de ses échanges avec le bon Dieu. Puis, il nous fait entrer dans la salle de bain. Drôle de rituel pour entrer chez quelqu’un de si incurique ! Vu l’exiguïté de son logement nous sommes toujours obligés d’entrer dans la salle de bain, pour qu’il puisse fermer la porte d’entrée et ensuite ouvrir celle de la salle à manger.


Nous entrons 
Les chats se pavanent, qui sur le réfrigérateur, qui sur le table au milieu des croûtons de pains rassis, qui sur le lit, qui sur le buffet. Il sont huit. Madame Léo (c’est son nom), la chatte rousse, vient nous flairer. Nous lui plaisons, elle se frotte contre nous. Nelly n’en revient pas. Elle est saisie par l’odeur âcre, mais elle prend sur elle. Elle s’extasie sur tous ces chats, tous plus beaux les uns que les autres. Echanges autour des chats. Monsieur Chapis est fier de nous montrer ce qu’il leur donne à manger, leurs litières ..."C’est du soucis, les chats, vous savez, mais je m’en occupe bien". Nous acquiesçons très impressionnées, surtout Nelly, dont les yeux ronds parcourent les deux petites pièces.


Cueillir les données 
Après ce préambule, je l’informe que nous allons faire une réunion de synthèse à son sujet, avec tous les intervenants qui l’accompagnent, de près ou de loin. Je lui explique que Nelly est chargée, dans le cadre de son stage, de nous le présenter. Je demande donc à Monsieur Chapis s’il accepterait de l’aider. "Oui, oui, bien sûr" et il commence à nous livrer des bribes de son histoire. C’est moi qu’il regarde, mais nous sentons que c’est à nous deux qu’il s’adresse. Comme le son de la télévision est un peu fort, je lui demande s’il ne voudrait pas le baisser pour que nous l’entendions mieux. "Non, c’est pas important le son de la télé", me répond-il d’un ton catégorique. J’entends que le brouhaha est important. Pour éviter que les voisins n’entendent ce qu’il va nous livrer ? Pour nous garder un peu à distance ? Au fond, il a raison, très rapidement nos oreilles filtrent les paroles, le son s’estompe.
Bien que tous nos sens soient interpellés violemment, le don de ce monsieur opère. Il me semble bien que
perçoit en lui les trésors somptueux qu’il cache. Elle ne perd pas une miette de cette rencontre hors du commun. Je la sens comme une enfant un soir de Noël. Les yeux écarquillés et brillants, elle ouvre grand ses oreilles. Le contraste entre cette pièce si sombre, si délabrée et si crasseuse, où nous suffoquons sous les remugles d’urine humaine et animale et son habitant si délicieux de courtoisie et de gentillesse, est phénoménal.


Sentir  
Monsieur Chapis nous parle des " méchants". Qui sont ces méchants ? Ceux qui lui veulent du mal. Ceux dont il pense, comme le tuteur ou certains voisins, qu’ils voudraient l’enfermer parce qu’il n’est pas comme les autres. Je ne peux pas m’empêcher de penser à la Sœur de Saint Vincent de Paul, coordinatrice des soins infirmiers libéraux du quartier, qui m’a rétorqué (alors que je l’invitais à la fameuse synthèse) que "ses infirmières n’étaient pas des souillons pour aller chez ce monsieur" Je comprends que cette femme puisse faire partie des méchants. Puisqu’elle "ne peut pas le sentir", il n’y a pas de raison pour que lui-même l’apprécie. Parce que, bien entendu, c’est de cela dont il est question chez Monsieur Chapis : pouvoir sentir ou pas. C’est peut-être bien de cette manière, en apparence simpliste, qu’il classe les individus en méchants ou en gentils. Quoiqu’il en soit, le psychiatre et sa joyeuse bande d’infirmiers souillons pouvant le sentir, ils seraient des gentils. Ce serait peut-être la raison pour laquelle Monsieur Chapis accepte de nous recevoir chez lui depuis trois mois et vient régulièrement en consultation au CMP...


Ne pas se mêler des histoires des parents 
Je ne dirige jamais l’entretien. Je suis toujours Monsieur Chapis là où il nous mène. Parfois c’est un peu difficile à suivre, alors, je lui pose des questions, pour m’assurer que je comprends bien. Il nous parle donc de sa mère. Comme je lui pose quelques questions sur celle-ci, sur son père, sur son enfance, après m’avoir répondu que sa mère avait eu "la très mauvaise idée de partir pour un autre homme  ", il ajoute qu’elle est uniquement préoccupée par l’argent. Je reformule la première partie de sa phrase et lui demande "votre mère a quitté votre père ? Vous aviez quel âge ?". "Un an""Et votre père, vous en avez des souvenirs ?". "Il est mort, j’avais environ 15 ans". Je sais que Monsieur Chapis porte le nom du second mari de sa mère, qui l’a reconnu ou adopté. Je sais également par sa mère qu’il n’a jamais connu son père géniteur, celui-ci les ayant abandonnés avant la naissance de son fils Il me semble que par moment, il mélange les dates et les personnes. Je tente donc de clarifier. Monsieur Chapis me fait signe qu’il faut se taire :"les enfants ne doivent pas se mêler des histoires des parents". J’ai bien reçu le message et le lui dis. Il s’excuse. Je l’encourage au contraire à toujours nous préciser ce que nous ne devons pas aborder. Il est heureux que je ne sois pas fâchée.


La mauvaise graîne 
Je lui demande des nouvelles de son voisin-ami. Il va bien. Il nous raconte qu’ils regardent quelquefois des matchs de foot ensemble."Je suis pour le TFC"(1)" ", moi, Madame !". "L’amitié c’est important. C’est pourquoi il faut l’entretenir. Prendre soin de soi et de son chez soi, ça participe à entretenir les bons rapports"" Pas fou, Monsieur Chapis. Il comprend où je veux en venir. Oui, c’est important de se "sentir" bien... Le téléphone sonne. Je regarde Nelly pour évaluer si elle peut supporter encore un moment. Je la sens épuisée, au bord de l’asphyxie. Je prépare donc mentalement la fin de l’entretien. Echange bref avec l’interlocuteur, car "il y a l’infirmière  ". Il revient. "C’est ma mère, elle est toujours inquiète pour moi. Moi, je lui réponds que les mauvaises graines ça craint rien"". "Ah oui, et qui dit ça, que vous êtes une mauvaise graine?". "C’est moi  " me répond-il en rigolant " "Je fais des bêtises  ". Monsieur Chapis m’explique que lorsque les méchants sont trop méchants, parfois il boit trop de bières et ça n’arrange rien. L’échange qui s’en suit me laisse penser qu’il se vit comme un bon à rien. Je repense à ce père, qui a disparu de leur vie avant même la naissance de Monsieur Chapis. Qui est le bon à rien ? Ce père, qui n’a pas fait face à ses responsabilités ? Lui, l’enfant, qui n’a pas su retenir son père ? Sa mère ? ... "Dans la vie il faut être honnête et digne" énonce sentencieusement Monsieur Chapis. Nous devisons autour de la dignité de l’homme et je lui dis combien je trouve qu’il est digne, parce que pour moi, un homme digne, c’est un homme qui résiste, qui se bat, et lui, c’est un homme qui se bat chaque jour que Dieu fait. "Oui, mais c’est difficile quand on vous prend pour un incapable. C’est pas parce que je suis malade, que je suis un incapable". Peut-être bien que si."Dites-moi, Monsieur Chapis, puisque vous parlez de votre maladie, pourriez vous expliquer à Nelly de quoi vous souffrez ?".


Des problèmes pour qui ?  
J’ai une petite idée derrière la tête. Avant de quitter le CMP, Nelly m’avais dit qu’au travers ce qu’elle avait lu du dossier de ce patient, elle pensait avoir repéré que son problème de santé était une incapacité à faire ses soins corporels."Non, Nelly, ça, c’est un problème pour nous, pas pour lui. Je suis bien certaine que Monsieur Chapis sait se laver. Si tu veux être efficace pour soigner quelqu’un, encore faut-il que le problème que tu repères en soit un pour lui. Si quelqu’un délire, c’est un problème pour nous. Pas sûr que c’en soit un pour lui. Assure-toi toujours de ce qui représente un problème pour la personne. La démarche de soin doit partir de ce que vit la personne et non de ce que vit le soignant. C’est à cette seule condition que tu construiras quelque chose qui ait un sens pour le patient". Nelly est sceptique. " Ce n’est pas ce qu’on apprend à l’IFSI  " Je le sais bien. Et, nous seuls, soignants du terrain pouvons rectifier ce genre d’erreur. A l’école, on travaille sur des cas dits concrets, avec des patients qui n’ont pas la parole. Sur le terrain, nous travaillons avec des êtres vivants, qui ont leur conception du monde, de leur maladie, de ce qui leur arrive.
"Ma maladie à moi, c’est que je m’énerve trop, et votre travail à vous, c’est de m’aider à moins m’énerver."- "Et, à quels moments vous énervez-vous Monsieur Chapis ?
- Quand on me prend pour un incapable !
- Et il se trouve que comme vous êtes malade, il a été décidé à un moment de vous mettre sous tutelle, et de ce fait vous êtes devenu un incapable majeur . Au fond, quand vous râlez contre vôtre tuteur, c’est plus à cause de ça. Vous ne supportez pas d’être un incapable majeur ?
- Vous avez bien compris, Madame !
C’est une question trop importante pour que nous l’abordions rapidement, or maintenant, nous devons partir. Nous reviendrons sur cette discussion.
Je crois que nous avons suffisamment rempli notre panier de données pour aujourd’hui. Il devient trop lourd pour Nelly. Nous nous quittons sur ces paroles. Il me salue en me serrant la main "Que Dieu vous protège". 
Merci Monsieur Chapis, prenez soin de vous et à la semaine prochaine".
"Au revoir Mademoiselle".
"Au revoir Monsieur Chapis" .

 

Le temps pour comprendre
 

Nelly ne marche pas, elle court à l’ascenseur. Elle est épuisée, partagée entre la suffocation et l’émerveillement. Nous rentrons tranquillement. Je la laisse me dévider tout ce qu’elle a ressenti à la fois de difficile (elle renifle ses vêtements pendant tout le trajet) et sa surprise d’entendre cet homme parler comme il l’a fait. Arrivées au centre, nous retirons nos pulls pour les aérer et chacune se pose dans un coin pour souffler. Plus tard, nous reprendrons cet entretien. Nous repérerons ensemble les différentes étapes de l’entretien, la forme, puis le fond. Nelly s’étonnera et m’interrogera sur ce qu’on peut dire ou ne pas dire. Elle fera des liens avec ce qu’elle a lu sur le dossier. Elle pourra même vérifier que dès la réunion avec tous les intervenants passée, Monsieur Chapis se douche à nouveau, se change et lave le sol avant de nous recevoir. C’est peut-être donc bien sa manière à lui de résister à l’incapacité.
 

Tisser des moments de partage
 

Le travail que nous venons de faire ensemble, elle le fera avec mes deux autres collègues, référents de ce patient. Trois infirmiers, trois manières de faire et d’être. Au milieu de nous, jour après jour, Nelly s’enhardira, elle trouvera sa place chez Monsieur Chapis, mais chez d’autres patients aussi. Elle prendra l’outil de l’un, la technique de l’autre. Elle rencontrera aux cours de ses études, dans ces différents ateliers que sont les lieux de stages, des artisans et des artistes, dont elle s’inspirera pour devenir ce qu’elle sera et transmettre un jour à son tour.
Pour moi, c’est un joli souvenir de stage. Je suis ravie d’avoir tissé ce petit moment de partage pour elle, pour ce patient et pour moi-même. Elle aussi je crois. J’espère lui avoir appris qu’il est important d’écouter et d’interroger ce que toute personne cherche à lui dire. J’espère l’avoir convaincu
qu’à force de travail, un jour à son tour, elle saura permettre même à un murmure de vie de s'exprimer.


 

Marie Rajablat
ISP, CMP Salambô (31)

Publié dans Soins Psychiatrie n° 207 mars/avril 2000.


 

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