Schizophrenia

Schizophrenia

S'il suffisait de changer le nom pour modifier la chose, tout serait tellement simple. Il n'en existe pas moins un mouvement qui prétend modifier les représentations sociales de la schizophrénie en en changeant le nom. Le terme de trouble de l'intégration, sur le modèle japonais, a même été proposé. Outre que les représentations de la folie au Japon n'ont rien à voir avec celles de l'Occident chrétien, il n'a pas été repéré que lorsque la schizophrénie se nommait "démence précoce" elle était mieux acceptée socialement. Il y a toujours eu des tensions sur cette appellation. Jean Garrabé, dans son Histoire de la schizophrénie, prophétisait que la notion de schizophrénie, telle que nous la connaissions dans les années 80, n'existerait plus en 2000. Il est vrai qu'à ce diagnostic s'associe des représentations extrêmement péjoratives dans la société et parfois chez ceux qui en souffrent eux-mêmes. Ils seraient dangereux. Il convient de ne pas confondre, comme l'écrit W. Hesbeen la maladie que l'on a et le malade que l'on est. Il existe autant de manières de souffrir de la schizophrénie que de personnes qui en sont atteintes. S'il est nécessaire de classifier, ne serait-ce que parce qu'à la maladie correspondent des symptômes et des mécanismes de défense précis, cette classification ne doit pas enfermer celui qui en souffre. Il a des ressources, des capacités à vivre avec, à transcender ses troubles et à trouver une place dans la société et à l'enrichir. 

Pour décaler la maladie que l'on de la personne que l'on est, nous avons choisi de nommer  cette rubrique Schizophrenia, comme une autre planète, à l'invitation de Paul Fléchaire, un jeune infirmier de Montfavet qui écrivit une nouvelle de sciences fiction tout en décrivant la clinique de la personne qu'il présentait lors d'une séance de Consolidation des Savoirs.